La forme heureuse, Jacques Colloeny
Entre la fidélité de la moindre ligne et la liberté toute donnée à la forme heureuse d’un tracé de rien. Entre la netteté de l’emprunt et le lancé de la chance. Les traces allusives dépôt d’alluvions après la décrue. Les restes d’un geste sans doute tremblant de l’origine à même la paroi qui entre main et mur soudain aura refait surface transaction mouvante avec le réel pour l’empreinte afin de le lui rendre bien écho d’une secousse de l’être superposition d’une pliure de l’espace refaire pour faire aussi bien que la nature ou mieux si par là elle se présente se donne à voir dans l’arrachement de la forme qui vient désorganiser le chaos même dès que solidifié la déchirure fait paraître à l’instant l’éclat vide de la forme, blanc le terrain accidenté saupoudré de poussière dessine par accident un paysage timide pendant que la pensée dérobée veut épouser le mouvement au rythme de ce qui se forme ou : mimer le chaos entre le désir de la matière pour le fluide et la coagulation des boues la cristallisation qui fixe la chose en signant sa disparition la floculation des choses présenter donc ce chaos le retracer et en faire un monde au plus près de lui au risque de submersion ce qui se donne (donc se refuse) le réel lui-même comme en creux le réel donc advient en passant par là les visages sont des traces de doigts.