Un peu après, Musée Pierre Noël St-Dié, Christian Pierret
La traditionnelle exposition estivale d’art contemporain du musée
P. Noêl s’ouvre cette année sur le cloître tout proche, se démultipliant entre le – encore tout jeune- lieu de conservation du patrimoine de la Déodatie et un des monuments historiques où c’est pendant des siècles façonnée la vie de la cité. Cette utilisation du cloître rencontre un de nos vœux les plus chers, partagé avec l’état qui a en charge l’entretien de l’ensemble cathédrale : faire vivre plus largement ces édifices – qui parlent non seulement de religion, mais aussi d’histoire et d’art – en dehors des seuls offices et du regard des touristes. Au Moyen-âge, l’église était un lieu de vie et de rencontre, le cloître déodatien, au-delà d’un lieu de sépultures et de méditation, était lui-même un passage entre les maisons canoniales et les sanctuaires et aussi un lieu de rassemblement au pied de la chaire en grès rose. Tout le contraire d’un espace clos, ce qu’évoque l’étymologie du mot cloître : la clôture, bâtiments dans lesquels des religieux vivent retranchés. Les XVème et XVIème siècles nous ont légué une galerie inachevée. Le temps d’un été, Jean François Chevalier l’anime, l’habille, la transfigure, y suspendant ses tentures, comme l’on agrémente les froides murailles des forteresses d’épaisses tapisseries des Flandres. Que cette complémentarité des espaces inspire d’autres artistes dans les années qui viennent, unissant les créateurs et une foule toujours plus grande et plus attentive au dialogue entre l’histoire et l’art, entre le passée le présent. C’est bien la vocation de ce carrefour qu’a toujours été le cloître canonial de Saint-Dié-des-Vosges, ouvert de tous côtés par ses six portes menant vers l’extérieur, vers le quartier des chanoines, lui-même en prise directe sur la ville et le monde.