Chez Courbet, Paulette Choné
« Il n’ y a rien à comprendre » Expo Flagey « Chez Courbet »
L’entretien réalisé pendant la préparation de l’exposition de Jean-François Chevalier cet été à la Ferme de Flagey ne relève pas de l’élaboration académique. En apparence du moins. Car les sujets abordés ici relèveraient facilement d’ un discours savant. Ce sont, presque dans cet ordre l’inspiration et la technique, l’art décoratif, les genres artistiques, la nature artiste, le hasard et l’accident, la relation avec les maîtres, l’idée maîtresse, l’impermanence du monde, la permanence de la sensation, l’expérience et le temps, la transformation, la relique, l’outil, le retable, la figure, le cadre, la liturgie Courbet, Warhol, Rembrandt, etc…La transcription des paroles de JF Chevalier s’apparente elle-même à la routine académique : au lieu de mettre en forme une pensée (toiletter le style, glisser un peu de rhétorique, des illustrations, invoquer des références…), on s’est attaché à respecter méticuleusement les mots, les syntaxes, inflexions de la voix, ses hésitations, ses irritations, pauses et reprises. La « cuisine » et le « bichonnage » n’ont constitué qu’à placer la ponctuation, et encore…Les politesses doucereuses ou fielleuses ici n’ont pas cours. Les sources sont vives, la confluence des rivières en témoignent. Le silence, le chuchotement inintelligible qui s’entendent dans les expositions ? Les annotations ici ne sauraient être des compliments. (« Bravo pour cette expo »), des excuses,(« Hélas je ne pourrai y aller »), des prétextes pour faire soi-même la roue (« Moi aussi je fais une exposition ici ou là à cette date »). Cependant je crois savoir qu’embarqué malgré lui sur la vielle barge académique repeinte de frais et aux frais et dépens de l’âge numérique, JF Chevalier aimerait bien voir un lapin passer, c’est à dire lire quelques annotations.