Les yeux fermés, Christine Chaumont
Cette nouvelle exposition »Les yeux fermés », accueille les œuvres de Jean François Chevalier, graveur, qui nous donne à voir à travers ses créations des morceaux de vie, des expériences, des réflexions. Comme une sorte de biographie, d’autoportrait ou d’introspection. Un regard posé sur les origines de la vie, des croyances, des cultures. Lors de ma première visite de l’atelier de Jean François Chevalier, j’ai été fort impressionnée ! D’abord par le personnage et sa forte présence et surtout par sa création prolifique : il avait disposé sur la grande table de la salle à manger plusieurs coffrets recueils de gravures (séries thématiques portant un titre) , chaque boîte avait été méticuleusement façonnée par l’artiste lui-même, travaillant chaque coffret en correspondance plastique et graphique fine avec son contenu. Il a délicatement ouvert les boîtes et tourné les pages pour me laisser apprécier chaque gravure. Les images défilaient lentement devant mes yeux ébahis. Puis nous sommes descendus dans l’atelier par l’escalier métallique en colimaçon, et là m’attendaient encore une multitude de boîtes, de dossiers, et de tiroirs horizontaux et verticaux regorgeant de gravures de tailles les plus diverses, minutieusement rangées, ordonnées et protégées par du papier de soie. Des épreuves, des séries à vous faire tourner la tête. Prenant une grande place dans l’atelier, la presse exténuée par tant de créations accumulées au fil des ans, savourait son repos, attendant les prochaines inspirations de l’artiste. Cette immersion dans l’univers de Jean François Chevalier, m’a montré qu’il interroge la technique, expérimente la diversité des supports et des matériaux dont il imprime les empreintes, incluant parfois des objets réels à ses compositions et jouant de contras tes (de tailles, de formes, de lignes, de pleins et de vides, d’abstraction et de figuration) dans la variété des formats. Il tire parti des hasards et des accidents, car il considère les procédés d’impression et de gravure comme un terrain de découvertes inépuisable. Ici, dans la chapelle St Louis, Jean François Chevalier propose une progression, un cheminement dans l’espace que Philippe va nous commenter pour ouvrir petit à petit nos yeux.